
L'absence de la Chine lors de la première révolution industrielle au XIXe siècle a conduit ce pays à la colonisation, à la guerre civile et à la famine. De même, l'absence de l'Europe de la révolution technologique en cours a de graves conséquences. Les caricatures historiques représentaient la Chine au menu des puissances impériales en 1898 ; les illustrations d'aujourd'hui placent l'Europe dans une position similaire (Financial Times, 10 février 2025).
Nos recherches approfondies menées en 2022 et 2023 nous ont fait réaliser que les lois sur la protection de l'emploi en Europe étouffent la rentabilité des investissements en Tech et sont devenues une cause centrale du retard de l'Europe en Tech, nuisant à sa croissance et à sa sécurité.
Début 2024, j'ai arrêté mes activités dans la Tech américaine et, avec Yann, nous avons décidé de partager cette nouvelle analyse avec les dirigeants politiques, les économistes, les administrations, les groupes de réflexion, les investisseurs et les leaders d'opinion en Europe.
À Bruxelles, nous avons rencontré de nombreuses Directions Générales (DG) intéressées, l'ancien Premier ministre Enrico Letta, la mission Draghi, les Cabinets de plusieurs commissaires européens, ainsi que la Commissaire Zaharieva, en charge de la Recherche et de l'Innovation.
Nos conclusions ont été intégrées dans le rapport Draghi en septembre 2024 et dans le Competitiveness Compass de Ursula von der Leyen en janvier 2025 :
« Les entreprises européennes sont confrontées à des coûts de restructuration plus élevés que leurs homologues américaines, ce qui les place dans une position de désavantage considérable dans des secteurs hautement innovants caractérisés par une dynamique du « winner-takes-most ».
« Ces deux facteurs se renforcent mutuellement : les perspectives de croissance plus faibles des start-ups européennes et les coûts d'échec plus élevés affaiblissent leur attractivité aux yeux des investisseurs. [...] La Commission proposera ainsi un 28e régime juridique, qui simplifiera les règles applicables et réduira le coût de l'échec, y compris tous les aspects pertinents du droit des sociétés, de l'insolvabilité, du droit du travail et du droit fiscal . »
C'est une excellente nouvelle pour l'Europe. Pour la première fois, les autorités européennes ont reconnu l'impact des coûts de restructuration sur le retard d'innovation de l'Europe. La question des coûts d'échec est désormais intégrée au programme quinquennal de la Commission européenne. Cette dernière propose une législation à l'échelle européenne pour réformer les lois de protection de l'emploi.
Parallèlement, nous avons fait connaître nos analyses en Allemagne et en France. Toutes nos interlocuteurs ont jugé l’analyse novatrice, solide et éclairante. Cependant, les élections anticipées dans les deux pays ont ralenti la préparation des prochaines étapes.
Ce n’est qu’un début. Dans tous les Etats-Membres, la réforme du droit du travail prendra des années. Les syndicats et les partis politiques, de gauche comme de droite, risquent de résister dans un premier temps à toute modification des lois de protection de l’emploi, même limitées aux hauts salaires. Le chemin à parcourir sera long et dfficile. Bien que le déficit d’innovation et ses effets sur la croissance et la sécurité soient désormais largement reconnus, l’opinion publique n’est pas encore préparée à de tels changements.
Vous pouvez nous aider. Nous devons financer la recherche économique sur les innovations de rupture afin de susciter des débats bien documentés dans les différents États membres. Nous avons besoin de votre contribution. Les dons sont déductibles des impôts en Europe et aux États-Unis.
N'hésitez pas à nous contacter pour contribuer. Merci pour votre soutien !
Comments