top of page

L’échec, la clé du succès de la tech américaine : pourquoi l’Europe doit s’en inspirer, par Eric Chol

Eric Chol

4 févr. 2025

Tech. Alors que Paris accueille le sommet sur l’IA, l’Europe doit encourager les entreprises du secteur à échouer.

Lire l'article entier dans L'Express


[...] Comment font donc les Etats-Unis ? Deux Français, l’entrepreneur Olivier Coste et l’économiste Yann Coatanlem, apportent une réponse, via leur étude publiée fin 2024 par l’université de Bocconi. "Aux Etats-Unis, souligne Olivier Coste (1), le taux d’échec des projets lancés dans les grandes boîtes de tech américaine approche les 80 %. Quatre projets sur cinq se plantent, mais de temps en temps, il y en a un profondément disruptif qui va rencontrer le succès tant sur le plan technologique que du côté des consommateurs." L’échec, la clé du succès de la tech américaine ? Oui, à condition de se le permettre. "Quand vous faites cinq projets dont quatre échouent, vous gagnez de l’argent aux Etats-Unis. En Europe, vu les coûts de restructuration, vous êtes sûr de perdre de l’argent."


Bref, l’Europe, qui a dominé le monde pendant cinq siècles par son esprit d’innovation depuis l’invention de l’imprimerie en 1450, non seulement n’accepte plus l’échec mais le fait payer cher à ses entrepreneurs. "Aux Etats-Unis, une entreprise de la tech qui constate au bout de trois ans ou cinq ans que les résultats ne sont pas là, arrête son projet et licencie ses ingénieurs. En Europe, les restructurations requièrent des délais plus longs et coûtent plus cher." Dix fois plus cher, calculent les deux auteurs. Une facture trop lourde, qui freine les initiatives. "Quand on comprend que ce retard européen est d’abord lié à un problème de rentabilité lié au coût de l’échec, alors la solution devient réalisable", assure Olivier Coste.


La solution ? Assouplir les conditions de licenciement, en France, en Allemagne et dans la plupart des pays européens pour les ingénieurs de la tech, payés au-dessus de 50 000 euros par an. "Réformer le marché du travail au-dessus d’un certain seuil de salaire paraît politiquement faisable et économiquement très efficace ", estime l’entrepreneur, ravi que l’idée ait été reprise dans la boussole de la compétitivité d’Ursula von der Leyen. L’avantage de la mesure ? Elle est simple et ne coûte rien en argent public. Surtout, elle apporte un début de réponse au "grand défi". Celui sur lequel alertait déjà Jean-Jacques Servan-Schreiber dans L’Express il y a soixante ans : "L’écart entre la surpuissance du continent nord-américain et le reste du monde industriel, au lieu de diminuer, grandit."


English translation


[...] How do the United States manage it? Two Frenchmen, entrepreneur Olivier Coste and economist Yann Coatanlem, provide an answer through their study published at the end of 2024 by Bocconi University. "In the United States," says Olivier Coste, "the failure rate of projects launched in major American tech companies approaches 80%. Four out of five projects fail, but every now and then, one is profoundly disruptive and succeeds both technologically and with consumers." Is failure the key to the success of American tech? Yes, provided you can afford it. "When you undertake five projects of which four fail, you make money in the United States. In Europe, given the restructuring costs, you are sure to lose money."


In short, Europe, which dominated the world for five centuries through its spirit of innovation since the invention of the printing press in 1450, not only no longer accepts failure but makes its entrepreneurs pay dearly for it. "In the United States, a tech company that finds after three or five years that the results are not there stops its project and lays off its engineers. In Europe, restructurings take longer and cost more." Ten times more expensive, calculate the two authors. A bill too heavy, which stifles initiatives. "When we understand that this European delay is primarily due to a profitability problem linked to the cost of failure, the solution becomes feasible," assures Olivier Coste.


The solution? Relax the conditions for dismissal in France, Germany, and most European countries for tech engineers earning above 50,000 euros per year. "Reforming the labor market above a certain salary threshold seems politically feasible and economically very effective," says the entrepreneur, delighted that the idea has been incorporated into Ursula von der Leyen's Competitiveness Compass. The advantage of the measure? It is simple and costs nothing in public money. Above all, it provides a starting answer to the "great challenge." The one that Jean-Jacques Servan-Schreiber already warned about in L’Express sixty years ago: "The gap between the superpower of the North American continent and the rest of the industrial world, instead of diminishing, is growing."


Read the full article in L'Express

© 2024 by Coste and Partners LLC

bottom of page